Selon les membres de la Caravane, cette étrange perturbation qui est apparu près de nous est vraiment inhabituelle. Eux qui ont l'habitude de beaucoup voyagé sont plutôt surpris par cette manifestation mais visiblement, cela ne les effraie pas beaucoup. Je devrais me sentir rassurée mais je ne sais pas, j'avoue être un peu inquiète en apprenant que nous allons nous en rapprocher.

Evidemment, des sceaux judiciaires ont profité de l'occasion pour se dissimuler au plus près de cette perturbation et de ce fait, la Caravane a suivi le même chemin. Aussi, arrêtée à bonne distance de ce drôle de nuage, cette dernière se prépare doucement au départ du Maître. Un chasseur d'esclaves ne passe jamais à côté d'une chasse intéressante.

Le repas terminé et les rôles attribués, nous avons regagnés la  roulotte de l'ogre pour qu'il puisse finir de se préparer. Installée sur son épaule comme j'en ai l'habitude à présent, nous avons discutés un peu avant que mon esprit ne s'égare un peu, me laissant silencieuse. Un tel nuage, j'ai du mal à l'imaginer en fait.

Puis ce fut le noir. Un poids lourd et épais qui me tombe sur le dos pour venir me coller contre l'épaule du Maître. Le choc n'est pas très violent en soi mais je me retrouve complètement désorientée et un peu assommée sur le coup. Je sens du mouvement, j'entend des bruits étouffés et je crois discerner des voix ainsi mais plaquée sur le ventre, je suis trop secouée pour parvenir à réellement bouger.

Après une agitation un peu marquée, les mouvements semblent se faire plus calme et ayant repris mes esprits, je viens tenter de me redresser. Je me débats avec cette épaisseur à la fois douce et lourde qui me limite énormément, je ne tiens même pas assise. Par contre, mon regard défaillant capte comme une rayon de lumière sur le côté aussi, je me glisse vers ce dernier. Et si la lumière m'attire, je me contenterais de sortir uniquement ma tête et mes épaules. Oh, il doit s'agir du col de son manteau laissé entrouvert.  

"- Maître, que se passe t'il ?
Je... suis bloquée."

Mes ailes me gênent pour avancer et ont tendances à s'accrocher dans le tissu m'écrasant encore plus qu'à moitié. Et maintenant que je distingue vaguement les environs, je note un détail qui m'inquiète un peu. Je ne reconnais pas la musique de la caravane.